La police abat un homme suite à un commentaire désobligeant sur facebook

Le 22 juillet 2019, Alan Grant (aucun lien de parenté avec le fan de dinosaures) profite de son dimanche pour se lever très légèrement plus tard qu’à son habitude. Il se taperait bien une grasse mat’ et collerait bien un petit coup de bite mollasson à sa femme à son réveil, mais bon, les habitudes sont tenaces et après s’être levé à 7H20 au lieu de 7H, il ne tient plus en place.

Il décide d’aller chercher du pain et des croissants pour se taper un bon petit dej avec son épouse, malheureusement, avant d’enfiler sa veste et ses chaussures, il commet l’irréparable. Sans que l’on ne sache vraiment pourquoi, il décide de se connecter à facebook, à partir de là tout s’enchaîne. Il lâche avec insouciance un commentaire incroyablement désobligeant, raciste, sexiste, religiophobe, phallocentré, ultra patriarcal, maxi d’extrème droite, TOUTphobe sur une page de SJW intitulée « Groupe de discussion pour Asperger empathes extra sensibles, SAFE ET NON OPPRESSIF [RESOLU] », une page qui partage des « memes » à base d’animaux rigolos qui lancent des appels au meurtre de façon kawai, avec un air entendu et sous les applaudissements d’une communauté entièrement acquise, qui veille au bien de l’humanité.
Ce jour là le dernier « meme » présente un petit chat marrant qui détaille en souriant les sévices corporels qu’il voudrait pouvoir faire subir aux gens qui ne connaissent pas par cœur la dernière version à jour de LGBTQQIP2SAA+++, autant de crimes que OOPS, il ne peut pas commettre du fait de la loi crée par les mâles blancs hétéro cisgenre racistes et qui l’en empêche. Alan ressent une petite boule dans son ventre devant ce petit chat manga, tout sourire et armé d’un couteau sanglant.
Bordel, il ne se souvient pas à quoi correspondent toutes les lettres … DAMN !!! Serait-il bel et bien un nazi méritant de se faire lyncher, diffamer sur la place publique puis tuer ?

Il hésite un instant, il pourrait demander des précisions sur l’acronyme à ses amis sur la page … non, cela l’exposerait dans son ignorance coupable … il pourrait alors demander en privé à quelqu’un … non, risque de délation aux admins qui récompensent avec des badges « super fan » ceux qui indiquent les traîtres à la cause comme en Corée du Nord.
Alan n’ose même plus s’exprimer, il reste coi et constate avec honte sa peur d’en placer une et de risquer de déclencher sur un faux pas l’ire de l’équipe qui gère la page … mais au fond depuis combien de temps est-ce ainsi ? D’aussi loin qu’il se souvienne il n’a jamais osé coller autre chose que des likes sous les publications qui allaient un peu dans son sens, ou mettre des angry reacts sous celles qui dénonçaient de SALFACHOs et autres flexitariens. Il ne s’est jamais véritablement exprimé et les rares « ué » et « lol » qu’il a parfois osé coller sous certaines publis lui avaient déjà filé des sueurs froides.

Pourtant il aimait la sensation de n’être plus seul dans ses opinions et de découvrir d’autres choses avec lesquels il n’était peut être qu’à moitié d’accord au départ mais qu’il avait pris le temps de faire siennes en constatant que des intervenants de la page qu’il appréciait « likaient » ces contenus … même quand quelque chose lui paraissait un peu louche ou exagéré, constater que des personnes charismatiques validaient le propos l’emplissait de confiance et suffisait à le convaincre.
Plus la peine de se servir de sa cervelle … plus qu’à utiliser celle des autres par procuration, même s’il pouvait bien y avoir de temps en temps une petite odeur de munster dans l’air.

Pourtant ce jour là Alan franchit le pas … il en a marre de ce petit confort de facilité et dans son for intérieur il sait que ne pas connaître l’acronyme LGBTQQIP2SAA+++ ne fait pas de lui un SALFACHO d’office … enfin du moins ose-t-il le croire. Il prend donc son courage à deux mains, se sentant tel Fidel et le Che dans leurs barcasses, fonçant à l’assaut des troupes de Batista et lance en commentaire : « Excusez ma question, sans vouloir offenser personne, pourquoi l’acronyme LGBT n’est-il pas suffisant ? A la limite LGBTQ avec le Q qui englobe le reste non ? ».

Une fois son message posté, il tremble, il sait que de premiers yeux contemplent déjà son œuvre quelque part de l’autre coté de la toile, mais comment vont-ils réagir, il ose espérer des réponses bienveillantes mais son instinct lui fait immédiatement redouter l’inverse, sa veine temporale bat furieusement au rythme de son cœur qui s’emballe avec force craintes, un instant il hésite même à effacer son commentaire avant la moindre réaction, mais il sait qu’il doit être fort, il retient sa main … non, il n’effacera pas sa question terrible.

Alan souffle un grand coup puis pose son téléphone sur la table et décide même de le laisser ici pendant qu’il sort chercher le pain, NON il ne reviendra pas sur son geste.
Il prend sa veste et ses clés puis sort, ne se doutant pas de l’effervescence des notifications qui commencent déjà à pleuvoir, de plus en plus fort, au fond de son smartphone.

Alors qu’Alan marche paisiblement dans la rue en respirant l’air frais du matin tout en écoutant les piaillements des merles, en ligne le politburo s’active déjà pour décider du sort de la publication impie et de son auteur.
Rolanda_Sephiroth67, admin de la page, est folle de rage, elle a convoqué Hadès_du_34, FranceRenouveau et Weeb22 pour discuter des représailles à lancer contre l’impudent alors que sur la page des centaines de commentaires d’insultes déferlent sur Alan, à raison de 2000 par seconde. Un utilisateur évoque le sort de ses grands parents en camp de concentration et assimile Alan à ses bourreaux, un autre fait sa catharsis entière, se rappelant avec horreur son enfance dans un bahut plein de SALAUDS qui le harcelaient pour sa différence, un autre évoque son dégoût des gens qui ne respectent pas sa foi, une autre est horrifié qu’on ne puisse pas connaître l’acronyme LGBTQQIP2SAA+++ par coeur et préfère ne même pas penser à toutes les horreurs qu’une telle méconnaissance implique dans l’esprit de quelqu’un qui en est coupable, un autre enfin, pleure sur son petit chien qui vient de mourir dans un accident qui n’a rien à voir. Bientôt la page entière n’est plus qu’un énorme appel au meurtre contre Alan et des screenshots de sa publications se mettent à tourner sur tous les groupes connexes. On demande aux uns et aux autres qui est ce con, s’ils le connaissent personnellement, s’ils ont des informations sur lui, son adresse, son téléphone et où il se trouve précisément là maintenant tout de suite, et les infos tombent en moins de temps qu’il n’en faut pour les dire, sous les menaces de « permaban™ » de l’excellente page de Rolanda. Personne ne veut prendre le risque de la contrarier ou de perdre l’accès à ses « memes » quand même tromarran, il faut bien le dire.

Alan arrive devant la boulangerie, alors qu’il sourit aux passants et se hasarde à quelques salutations discrètes, il relève un manque de réponses et des regards noirs à son adresse … que se passe-t-il ? … non, la peur de son geste doit lui faire voir le mal partout, ces gens ne peuvent pas savoir, puis ce qu’il a fait n’est pas si grave que cela quand même.

A quelques kilomètres de là une faction SJW organisatrice de flashmobs et autres performances de rue a décidé d’agir, chargeant leurs kalachs et remplissant leurs cocktails molotov, le groupe de soldats de la justice morale et sociale finit ses paquetages et saute dans une camionnette noire en suivant les indications reçues sur messenger depuis la kommandantur de la page kawai.

Dans la file de la boulangerie, malgré les regards méprisants des gens qui l’entourent, Alan essaye encore de faire abstraction, il réalise très bien que quelque chose cloche mais préfère ne pas être parano. Il observe les croissants et les petits pains et se demande ce qui ferait le plus plaisir à sa chérie, mais quand il arrive devant la boulangère pour faire sa commande, celle-ci le dévisage avec colère et ne lui dit même pas bonjour.
« Une baguette, un croissant et un petit pain s’il vous plait ».
La boulangère le dévisage de bas en haut avec dédain et ne bouge pas … Alan hésite puis précise :
« Ha heuuu … oui … UNE CHOCOLATINE … pardon ! ».
L
a boulangère ne réagit pas plus, et soudain dans la file un petit « raciste » résonne, suivi d’un « homophobe » de quelqu’un d’autre … Alan ne comprend pas immédiatement si ces mots lui sont adressés, se retourne, constate les regards tous braqués sur lui et de nouvelles invectives qui le visent bel et bien. Revenant à la boulangère, il la dévisage en quête d’un rien de complicité mais trouve cette dernière le doigt furieusement tendu vers un panneau placardé sur la porte portant l’inscription « INTERDIT AUX CHIENS ET à ALAN GRANT ».

A peine a t’il lu l’écriteau qu’une frappe puissante lui est assénée sur la nuque.
« 
Hé mais ça va pas ? » lance-t-il furieux à la personne qui le suit dans la file.
« ET VOUS, çA VA PAS QUOI ? ON A PAS IdéE DE POSTER DES SALOPERIES PAREILLES SUR FACEBOOK ».
« Mais … mais de quoi vous parlez ? ».
« C’EST çA, FAITES PAS L’INNOCENT, VOUS SAVEZ TrèS BIEN ».

Un crachat lui vole au visage puis dans une bousculade il tente de se dégager des mains qui tentent de le saisir par le col et des coups qui déferlent dans sa direction. Il fonce vers la porte, une jambe se tend pour lui faire un croche pied, il l’enjambe de justesse, loupant une esquive sur une nouvelle baffe qui le frappe en pleine gueule. Plusieurs mains agrippent sa veste pour le maintenir alors qu’il arrive à la porte.

« MAIS VOUS AVEZ TOUS PéTé UN CABLE OU QUOI ? ».

L’un des villageois déplie un opinel et Alan comprend que ça ne rigole plus, il s’extirpe de sa veste et file au travers de la porte, avant de foncer à toute hâte jusque chez lui.
Dehors le patelin est devenu une zone de guerre, les flics encerclent la place et le GIGN a posté ses snipers sur les toits. Alan fonce vers l’une des barricades de la maison poulaga avant d’entendre leurs hurlements par mégaphone l’invitant à se mettre à genoux les mains sur la tête. Il devine aussi les innombrables flingues et mitraillettes braquées sur lui et comprend que les « boys » ne sont pas là pour arrêter la horde furieuse qui se forme derrière lui et sort des maisons, fourches en mains.

« Mais c’est un truc de malade ! » s’exclame-t-il avant de bifurquer à toute hâte dans une petite ruelle sous une volée de balles dont l’une lui perfore le derche.
Alan roule à terre entre deux poubelles, déchiré de douleur, mais il ne peut pas attendre et se relève claudiquant pour foncer dans la petite artère en pissant le sang du cul. Des fenêtres surgissent d’autres villageois timbrés qui lui jettent des pots de fleurs, des couteaux de lancé, des hachettes et de l’huile bouillante, il parvient à esquiver ces merdes de façon miraculeuse puis débouche sur une nouvelle rue qui grimpe jusque chez lui, par chance la police n’a pas fait cadrer sa bicoque, mais à peine arrive-t-il en vue de son portail qu’il voit débouler en trombe une camionette façon « l’agence tout risque » dont émerge l’escadron de la mort d’internautes venu lui faire la peau. Un guérillero affublé d’un T-shirt Che et de son béret à étoile se met en position, kalach à la main, un natio-royaliste identitaire vétu de noir et crâne rasé avec un symbole douteux sur sa poitrine « QUENONNONCéPAUNECROIGAMMéE » l’accompagne avec un lance flamme, puis surgit une féminazie « ni de droite ni de gauche » qui pense que la politique c’est que d’la merde inventée pour assurer la gouvernance des hommes dans la société hétéro-partiarcale et qui porte sur sa poitrine un logo « peace and love » entouré, en haut et en bas, des mots « FUCK MEN ». Elle pointe immédiatement Alan du doigt et lui lance un cocktail molotov qui vient s’écraser dans une gerbe de flammes devant lui avant que des volées de balles de kalach ne se dispersent autour de sa gueule … s’esquivant tant bien que mal il passe le portail entre quelques jets de lance-flammes, grimpe les marches du perron et s’enferme à double tour avant de pousser une commode devant la porte et de se précipiter vers les fenêtres pour baisser les stores automatiques.
« Chérie, y a un petit problème, tu veux bien fermer les stores à l’étage ? ».
Pas de réponse.
Alors que de premières clameurs arrivent devant sa demeure, le sang d’Alan se glace face au silence de mort qui règne chez lui … il inspecte les pièces du rez de chaussée et n’y trouve pas sa compagne, son téléphone sur la table de la cuisine vibre en permanence des notifications de sa publication, il se hasarde à y jeter un œil et découvre le déluge de haine à son encontre ainsi que plusieurs conversations privées lancées par des inconnus qui annoncent qu’ils viennent le chercher pour « l’éclater comme la merde fasciste qu’il est ».

Il constate également que certains des abonnés de la page kawai font tourner un lien « Brut » en direct avec Rémy Buisine qui se trouve devant chez lui aux cotés des équipes de BFM TV pour suivre l’action au plus prés alors que les forces du Raid prévoient un assaut sur sa baraque.
Sidéré Alan allume la télé pour s’assurer qu’il ne délire pas et constate en effet que sur BFM, Jawad Bendaoud est en train de se faire arrêter devant chez lui en expliquant qu’il ne faisait que rendre service à des amis et qu’il ne connaît pas ce « Alan Grant » personnellement.

Soudain un craquement se fait entendre au sommet de l’escalier. Alan se retourne et découvre sa femme, le visage rougit par la colère, descendant vers lui armée d’un immense couteau de cuisine.
Levant les mains pour signifier son innocence à sa compagne, il recule prudemment alors qu’elle progresse comme un spectre.
« Chérie, je peux tout t’expliquer … je suis désolé, j’aurai pas du poser cette question sur facebook … je ne savais pas que ça se passerait comme ça !!! Je sais j’ai été con mais … merde c’est pas grave quoi non ? »

Elle ne veut rien entendre et se renfrogne encore plus à ces mots avant de lui adresser la parole, la voix chevrotante de haine.
« Pourquoi t’as dis des saloperies pareilles … tu n’te rend même pas compte putain ! Remets toi un peu en question … c’est pas la première fois que tu t’interroges comme ça sur des trucs sur lesquels t’as pas le droit, tu dois aller te faire soigner espèce de schizophrène, t’es dans un délire paranoïaque total, tu délires complètement, PREND DES MEDOCS, REPOSE TOI, FAIS TOI SUIVRE PAR DES PSYS PUTAIN, TU VOIS PAS QUE T’EN A BESOIN PAUVRE TARé !! ».

Alan écarquille les yeux sous les hurlements de sa compagne, il ne sait que dire et recule toujours, braqué sur la défensive alors qu’elle reprend en continuant d’avancer comme une lionne prête à fondre sur lui.
« Regarde toi pauvre imbécile, à trembler devant moi, mais qu’est ce que tu crois en fait ? Que je vais te faire du mal ? Que je vais te tuer ? T’as perdu la raison mon pauvre vieux, t’es là à croire que tout le monde est contre toi ? Qu’il y a une cabale qui veut ta mort ? T’es taré en fait … complètement taré !!! ».

Alan se hasarde quand même timidement à lever un petit doigt désapprobateur « Heuuu, chérie … c’est pas comme si y avait pas les flics et la télé de… »

« C’est ça Alan !!! OUI OUI !!! Nan mais surtout change rien !!! Bien sur c’est toi le pauvre petit malheureux opprimé dans cette affaire. Evidemment que t’es blanc comme neige hein, t’as jamais rien fait de mal c’est ça, prends pas trop les autres pour des cons, sale connard ! ».

« Non chérie … c’est pas ce que … » tente-t-il de répondre en reculant devant la harpie brandissant maintenant sa lame en l’air à quelques mètres de lui.

« T’as un peu pensé à tous les gens que t’as blessé avec ce que t’as dis ? »
« Chérie, je peux en placer une quand même ? Je n’ai PAS dit que … ».
Sur ces mots elle abat la lame et dans une esquive maladroite il se dégage mais se mange quand même la pointe glissant sur le file de son bras, déchirant la chair sur une dizaine de centimètres qui mettent quelques secondes à piger qu’il faut commencer à pisser le sang, comme si son corps lui même refusait de croire à la situation.
Se tenant le bras il recule, affolé.
« Florelle !!! Bordel !!! Laisse moi t’expliquer putain !!! ».

Un coup puissant et des hurlements grondent derrière la porte d’entrée, à l’étage des vitres se brisent et une suite de pas rapides se font entendre. L’épouse au regard mort avance toujours vers Alan, acculé dans un coin de la pièce, ses mains sanglantes relevées devant lui, les yeux plissés par appréhension du coup de dague à venir, il plaide une dernière fois sa cause.
« Chérie … pose ce couteau je t’en supplie !!! Je t’aime !!! Laisse moi t’expliquer !!! ça va s’arranger ! ».

Sans un mot elle lui plante la large lame à la base du cou, juste derrière la clavicule, tranchant net la veine jugulaire et laissant jaillir un geyser de sang arrosant les rideaux et le visage de la justicière tout en maculant son rictus satisfait de la rouge servoise de la victoire.
Alan titube, les yeux exorbités, se noyant dans son propre sang innondant sa gorge, il s’effondre dans le coin de la pièce, vomissant l’hémoglobine qui remonte dans ses narines et sa trachée, gâchant ses dernières forces en toussotements douloureux et vains. Sa perception vrille déjà alors que le Raid défonce la porte et déferle dans le salon en braillant des « GO GO GO » et que la seconde équipe, accompagnée des SJW, dévale depuis l’étage à toute allure. Bientôt des dizaines de keufs entourent et braquent le mourant qui défaille, adossé au mur, son sang se répandant à gros bouillons autour de lui. Sa vue se brouille sur le visage accusateur et vide de toute compassion de celle qui l’avait accompagné des années durant et qui hier encore portait sur lui un regard amoureux.
Il la regarde partir, méprisante … elle est là devant lui, son couteau à la main, bienheureuse de le voir mourir … elle préfère d’ailleurs se reculer en riant doucement, pour laisser les flics faire leur taf et céder sa place aux badauds se pressant pour entrer dans le salon et prendre des selfies avec le corps sanglant en fond.
Il fait froid, tout tourne … Alan soupire intérieurement et se demande s’il a bien fait d’user de sa « liberté d’expression » aujourd’hui … il recommencera pas demain, promis c’est juré.
BFM annonce en direct la fin de la traque et la mort du « terroriste ». Un peu choqué quand même ce dernier a encore la force d’entendre les propos erronés à son encontre, énoncés comme de grandes vérités par les « experts » de la première chaine d’info de France qui s’agitent sur l’écran derrière la foule de curieux en train de le photographier.

A bout de souffle il relève la main comme pour timidement demander la parole, comme si les chroniqueurs de la télé pouvaient le remarquer, son geste est immédiatement interprété comme une tentative d’agression par les mecs du Raid qui l’aspergent d’un millions de bastos faisant se trémousser son corps en une pétarade d’explosions rouges, ses organes éclatant en une purée de viscères et de grumeaux sanglants tournoyants jusqu’au plafond et sur les tronches des badauds réjouits qui ne manquent pas de lâcher quelques LOL et éclats de rire en filmant la scène pour la foutre sur insta et youtube. Ses os éclatent, ses membres tronçonnés se déchirent sous les balles, sa gueule particulièrement visée par les rafales éclate entièrement comme un puzzle, ses dents valsant en l’air, ses yeux explosant comme des œufs jetés contre un mur, toute l’ossature de son crâne s’effondre en centaines d’éclats informes, décrochant quelques érections et coulées de cyprine chez les justiciers du dimanche qui s’estiment enfin vengés d’on ne sait trop quoi.
Alan n’est ENFIN plus qu’une énorme tâche rouge sur un coin de mur, de la pulpe de tripes fumante entre deux bras et deux jambes à sandales traînant au sol. Et justice a été rendue !!! OUF ! AMEN !!!

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Dr Alanis Laros
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